Dépression, maladie ou extralucidité?
Les avis sont partagés sur la dépression: pour les uns elle n' existe pas...d'où découlent les réflexions du genre: "Il a qu'à se bouger le cul...je souhaite à ceux-là de ne jamais se faire happer par ce grand néant.
Pour les autres, ils ont bien compris que c'est une maladie, la belle affaire...et donc ils s' en lavent les mains, il n' y a rien à faire, y' a qu'à attendre que ça lui passe.
C'est une maladie, oui...mais qu'est-ce qui fait que là-haut dans notre petit cerveau tout se détraque, que les neurotransmetteurs ne fassent plus leur boulot. Mon fils me disait alors que nous mangions des frites, que les graisses saturées favoriseraient la dépression. Bref les non- dépressifs cherchent des causes organiques ou physiques à la dépression, et se dégagent de toutes responsabilités.
Prédisposition génétique? Trop facile...Surtout ne pas se remettre en question quand on fait partie de l' entourage d'une personne atteinte de cette maladie. Et s 'éloigner...pas bon le mauvais karma, on risque encore de se choper une déprime avec toutes ces idées noires de ces détraqués du ciboulot.
Moi je dirais qu'il y a un gène du positif oui, et quand il se fait bouffer par la dépression, c'est là que l' on devient lucide...toutes ces idées noires sont de la lucidité sur les véritables raisons de sombrer dans la dépression.
"Heureux celui qui ne comprend pas ce qui passe
ne vois pas s'accumuler la crasse
ici bas ou nos rêves se fracassent
maudite cette lucidité qui chaque jour prend leur place
et qui fait que la résignation peu à peu nous enlace
que nos sourires chaque jours se transforment en grimace
que grandissent nos angoisses"
Sinsemillia
Tout à coup , on se rend compte que nos amis ne sont pas nos amis, que la vie est un enfer où l'on se bat pour positiver et y trouver un semblant de sens.
Se retrouver avec des gens, c' est génial; on n' est pas tout seul et on parle, on parle et on dit n' importe quoi, des banalités, du superficiel, des choses inintéressantes au possible pour ne surtout pas aller à l' essentiel...à quoi ça rime cette vie?...
Avec la vie que je mène, comment ne pas être dépressive. C'est plutôt quand j' ai surmonté les difficultés , que j'ai réussi à être "bien" que je m' épate! Comme dit Abd El Malik:
"Je m' souviens maman qui nous a élevé toute seule, nous réveillait pour l' école quand on était gamin; elle écoutait la radio en beurrant notre pain, et puis après eelle allait au travail dans le froid, la nuit, ça c' est du lourd!"
Le dépressif voit le monde à travers un filtre transparent et non noir.
C'est les autres qui ont un filtre rose...